Pourquoi les personnes avec une faible estime de soi s’excusent trop souvent

S’excuser est un acte de maturité et de respect lorsqu’il est sincère et bien placé. Mais il arrive que certaines personnes s’excusent constamment, même quand ce n’est pas nécessaire. Elles s’excusent d’exister, de déranger, de demander quelque chose, de ressentir une émotion ou même simplement de prendre de la place. Ce réflexe d’excuse permanente n’est pas une question de politesse, mais bien souvent le symptôme silencieux d’un manque d’estime de soi. Derrière le « pardon » automatique, il y a parfois la peur d’être jugé, rejeté, ou de ne pas avoir le droit d’être là.

Ce comportement peut également se manifester dans les dynamiques relationnelles plus profondes. Certaines personnes, ne se sentant pas dignes d’amour ou de reconnaissance, finissent par rechercher des formes de validation où l’échange est contrôlé, cadré, sans risque émotionnel. Le recours aux escorts, dans ce cas, devient une manière de vivre une interaction sans la peur constante de décevoir ou de mal faire. Aucun « pardon » n’est nécessaire dans ces contextes, et c’est justement ce soulagement apparent qui révèle à quel point la peur d’être de trop peut être épuisante. Cette habitude d’excuses excessives, bien qu’invisible pour certains, mine lentement la confiance et la liberté d’être soi.

L’origine émotionnelle : peur de déranger, peur de déplaire

Dès l’enfance, beaucoup apprennent qu’ils doivent se faire petits pour être acceptés. Un mot trop fort, une émotion malvenue, une erreur vite sanctionnée : autant de signaux qui forgent la croyance qu’exister librement dérange. Ainsi, certains grandissent avec l’idée qu’ils doivent constamment s’excuser d’être eux-mêmes. Cette peur de déranger devient un automatisme, et l’excuse devient un moyen d’adoucir leur propre présence.

Chez les adultes, cela se traduit par des formules comme « Désolé de t’embêter… », « Pardon, c’est idiot ce que je dis… », ou encore « Excuse-moi d’en parler… » avant même de commencer une phrase. Le réflexe n’est pas rationnel — il est émotionnel. L’excuse précède même parfois la conscience du besoin. C’est une manière de se prémunir d’un éventuel rejet, en anticipant le malaise ou la critique.

Les effets pervers : invisibilité et surcharge émotionnelle

Le fait de trop s’excuser finit par avoir l’effet inverse de celui recherché. Plutôt que de rassurer ou de créer du lien, cela peut susciter l’incompréhension, voire l’irritation. Pire encore, cela peut entraîner une forme d’invisibilité sociale. À force de s’effacer, on donne l’impression qu’on n’a pas confiance en ce que l’on dit ou que l’on n’a pas sa place dans l’échange. L’autre peut, inconsciemment, adopter une posture dominante ou protectrice.

De plus, s’excuser à tout bout de champ épuise émotionnellement. Cela crée une tension intérieure constante, une vigilance excessive, une peur de mal faire omniprésente. Chaque interaction devient un terrain miné, où il faut surveiller ses mots, ses gestes, ses demandes. Cela limite la spontanéité, et surtout, empêche l’épanouissement relationnel sincère.

Apprendre à se positionner sans s’excuser d’exister

La première étape pour sortir de ce schéma, c’est la conscience. Remarquer quand et pourquoi tu t’excuses. Est-ce que l’excuse est justifiée ou est-elle là par réflexe ? Ensuite, il s’agit de reformuler. Au lieu de dire « Pardon d’avoir pris du temps », on peut dire : « Merci pour ta patience. » Cette simple inversion change la dynamique : tu ne te places plus en faute, tu reconnais simplement l’autre.

Il faut aussi réapprendre à affirmer sa place : tu as le droit de poser une question, d’être en désaccord, de prendre du temps, de ressentir quelque chose. Tu n’as pas besoin de t’en excuser. Cultiver l’estime de soi, c’est accepter que tu sois un être valable, avec une voix, des besoins, et une présence qui a sa légitimité.

S’excuser devient un acte toxique lorsqu’il est utilisé pour se faire oublier plutôt que pour réparer. Apprendre à parler sans s’excuser d’exister, c’est un chemin de libération personnelle. Et c’est là que commence une vraie relation à soi, puis aux autres.